Malgré la neige de ces derniers jours, l’hiver qui se termine restera comme l’un des hivers les plus doux que nous ayons connus depuis presque 200 ans. La moyenne des températures entre décembre 2019 et février 2020 grimpera à Uccle jusqu’à 6,3°C, soit une valeur supérieure de 2,7°C à la valeur normale hivernale pour la période de référence 1981-2010 (3,6°C).
L’hiver 2020 se situe sur le podium des hivers les plus doux depuis le début des observations à Bruxelles-Uccle en 1833. Le record de température hivernal reste celui atteint en 2007, avec 6,6°C. Les trois hivers suivants, dont l’hiver 2020, se tiennent dans un mouchoir de poche et il faut aller jusqu’au centièmes de degrés pour les départager : l’hiver actuel se situera alors vraisemblablement en 3e position, juste derrière 2016 et à égalité avec 2014. L’hiver 1990 (6,0°C) complète le top 5. Par contraste, l’hiver le plus froid jamais observé à Uccle est celui de 1963, lorsque la température moyenne saisonnière n’avait atteint que –2,0°C.
La douceur a concerné pratiquement toute la saison hivernale, comme l’indique l’évolution des températures moyennes journalières depuis décembre 2019. Seules quelques journées ont connu des températures inférieures à la normale, principalement au début décembre et autour du 23 janvier.
Cette douceur persistante s’explique du fait que les conditions météorologiques sur nos régions ont été majoritairement déterminées cet hiver par des courants d'origine océanique, souvent sièges de perturbations. Ces apports réguliers d'air maritime, dont l’origine avait le plus souvent une composante méridionale, ont contribué à la douceur hivernale. En effet, en cette saison, l'océan se refroidit moins que les surfaces continentales et, de ce fait, les masses d'air transitant sur l'océan avant d’atteindre nos régions sont donc relativement douces. De plus, si ces masses d'air proviennent de régions plus méridionales (ce qui est le cas lorsque le vent souffle entre le sud et le sud-ouest), la douceur est accentuée, car ces zones d'origine sont évidemment plus chaudes qu’à nos latitudes.
Le constat de la douceur hivernale est confirmé si l’on considère les températures minimales journalières relevées à Uccle. Il n’y a eu qu’un très faible nombre de jours de gel (jours où le minimum est négatif) : seulement 13 jours sur la saison. Le record de l’hiver 2014 (3 jours) n’a toutefois pas été approché. Notons également que la température minimale n’est jamais descendue en dessous de –2,5°C. Depuis 1892, seuls les hivers de 2014 (–0,5°C) et 1989 (–1,6°C) avaient enregistré des minima absolus encore moins froids. Du côté des températures maximales, on constate qu’aucun maximum journalier n’a été négatif cet hiver à Uccle : la valeur la plus faible a atteint 1,6°C le 24 janvier.
A Uccle, il aura fallu attendre le 26 février pour assister aux premières précipitations neigeuses de l’hiver. Avec seulement deux jours de précipitations neigeuses, l’hiver 2020 se situe en cette station en 4e position, juste après les hivers 1990, 2008 et 2014 (1 jour de précipitations neigeuses).
Ailleurs dans le pays, la neige a été le plus souvent absente au cours de la saison, même sur le plateau des Hautes-Fagnes. Elle a finalement fait un retour en force remarqué à partir du 26 février. Hier, le 27 février, on a mesuré jusqu’à 34 cm de neige au Mont-Rigi.
Un bilan actualisé et plus complet de l’hiver sera disponible sur le site de l’IRM ce dimanche 1er mars.